Peut-on s’attendre à une réinvention du secteur médico-social grâce au travail à distance ?

Pendant longtemps le télétravail se résumait à une longue soirée après la journée de.. travail, pour au choix, finir un dossier, les rapports d’activités, relire les synthèses et finaliser un planning avec, si nous avions de la chance, une connexion VPN sur le serveur du siège ou de l’établissement.

Avec la pandémie et sans aucune autre comparaison a été opérée une transition ouvrant des perspectives encore hier impossibles pour les fonctions de direction.

Aujourd’hui, le secteur vient de s’apercevoir que les confcall étaient possibles et même permettaient de gagner du temps et d’accroître la productivité au niveau du traitement des dossiers car nous avons tendance à aller à l’essentiel. Comme chacun est obligé de regarder au minimum la caméra, et quand ce n’est pas le cas cela se voit, l’écoute active est renforcée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’utilisation d’une webcam, avec son temps de latence, implique une écoute plus active pour percevoir certains signaux non verbaux, l’acquiescement ou la réfutation d’une idée.

Alors, maintenant que pouvons-nous faire de différent ?

Réunion de direction – Animation de synthèse pluridisciplinaire – rencontre avec une famille en confcall – télémédecine (merci #doctolib) – entretien avec sa hiérarchie – réunion entre partenaires externes (plus besoin de prévoir une demi-journée) – ne plus être obligé de venir au travail en étant malade mais faire l’essentiel à son domicile… Car sinon, nous serions venus quand même ! – assurer une intervention en cas d’astreinte par une visio sur des établissements si nécessaire – permettre un lien plus évident et fluide pour les personnes accompagnées loin de leurs familles – compléter un suivi par des professionnels au domicile et en conséquence le rendre plus fréquent – apprendre et réapprendre. Taper MOOC sur internet pour les plus curieux !

Et tout le reste…

De quels moyens auront nous besoin ?

Avoir sur chaque site la possibilité de mettre à disposition des collaborateurs un bureau pour effectuer des visios – avoir des espaces de bureaux partagés pour permettre au collaborateur de choisir le lieu le plus pertinent de travail – ne pas l’imposer. Il ne faut pas confondre objectifs à atteindre et moyens mis à disposition pour les réaliser – développer des outils de visio-conférences adaptés pour des salles de réunions dans lesquelles plusieurs professionnels peuvent intervenir en même temps (CODIR, synthèses pluridisciplinaires, retour aux familles…) – avoir un lieu dédié aux personnes accompagnées – disposer des abonnements adéquats et ne pas faire appel qu’aux gratuits non sécurisés (depuis deux ans des alternatives sécurisées existent à moindre coût).

Et tout le reste…

Avec quels bénéfices ?

Améliorer la QVT au sens de l’esprit de l’article L1222-9 – permettre aux professionnels de s’organiser au mieux – améliorer le temps passé au travail et en conséquence sa productivité – développer sa résilience face aux changements. Une des particularités du numérique est que cela implique une capacité constante d’adaptation – le développement de l’e-learning. Eh oui, les MOOC, rien que les MOOC ! – prouver que l’on fait confiance. « Loin des yeux près du boulot ».

Cependant, gardons-nous de cette pensée unique dans le fait de se mettre à croire que toutes les problématiques organisationnelles pourraient se résoudre par le télétravail et le travail à distance. Il faut certainement opter pour les options les plus pertinentes en fonction des besoins des structures et les rendre évolutives, souples et mobiles.

Je suis convaincu que dans ce changement, il ne faut pas hésiter à associer les professionnels des établissements à la co-construction des solutions de demain qui peuvent se faire, on le sait désormais, aujourd’hui.

Et pour le côté opérationnel, je vous donne une méthode : Atelier de catharsis, co-développement et PDCA – le triptyque du changement, simple mais efficace.